Molly’s Kiss par Patrick Foulhoux
Puisqu’il est dans l’air du temps de prôner les circuits courts pour des raisons économiques et écologiques, Molly’s Kiss développe une stratégie musicale basée sur le rapprochement des opposés. Où il serait convenu de s’appuyer sur une instrumentation orchestrale, les voix de Madeline Besson et Nicolas Rozier sont délicatement posées sur la guitare folk de Nicolas et l’accordéon country-folk d’Alexandre Tobie qui couvrent un large spectre folk avec tact, mesure et précision.
Molly’s Kiss emprunte les chemins de traverse pour se rendre d’un bout à l’autre de la chanson. Il tape aux portes des maisons aux façades décrépies et aux arrière-cours obstruées par les reliefs de vies bien remplies pour faire halte. Il observe ses contemporains les yeux dans les yeux. Pas de faux-fuyant, ni faux-semblant, tout est vrai chez Molly’s Kiss, sincère, nature, abouti, humain. Terriblement humain.
Son calme apparent distille le venin de ses baisers. Des baisers doux, veloutés, appuyés, fermes.
S’il est coutume d’avoir une rythmique (basse-batterie) en appui logistique chez ce genre de formation, le besoin ne s’en fait pas ressentir chez Molly’s Kiss qui bâtit des arches harmoniques en cascade pour étayer des mélodies aux chutes de rein vertigineuses. L’instrumentation guitare – accordéon est utilisée avec parcimonie, délicatesse et justesse. Les voix brillantes et lumineuses sont en suspension, accrochées aux notes comme des perles de rosée sur la portée.
Molly’s Kiss rend le folk glamour !
– Patrick Foulhoux –


